9 mars 2012

Verdon - Energie dépensée

Il s'agit d'essayer de déterminer quels types et quelles quantités de ressources vont être consommées durant une épreuve en continu d'une journée entière, afin de pouvoir compenser les pertes par des apports appropriés provenant des ravitaillements personnels, complétés éventuellement par ceux proposés par l'organisation, qui fourniront le carburant nécessaire.



Une première étape pourra consister à estimer le nombre de kcal dépensées lors de l'effort, les méthodes sont parfois divergentes :
  • 1 kcal/km/kg est indiqué dans les conseils de préparation au Grand Raid de la Réunion, sans tenir compte du dénivelé ;
  • Jp75018 pondère ces 1 kcal/km/kg d'un coefficient d'efficacité, compris entre 90 % et 110 %, correspondant à l'économie de course (qualité de foulée) propre à chaque coureur ;
  • Véronique Billat et Eric Lacroix proposent un tableau à entrées multiples, intégrant trois paramètres : le moyen de locomotion (marche ou course), le dénivelé (montée ou descente) et le pourcentage de la pente ;
  • Alain Roche estime, lui, que c'est un faux problème et préconise une alimentation régulière sans être excessive, validée préalablement à l'entrainement. 

C'est celle de Véronique Billat qui me parait la plus fiable, même si son livre contient quelques incohérences,  comme prendre du dénivelé plus rapidement sur une pente à 10 % que sur une pente à 20 % ... En effet, il semble logique de dépenser moins d'énergie en marchant qu'en courant, de même qu'une descente soit moins couteuse qu'une montée. Voici son tableau, dont les valeurs s'éloignent nettement du 1 kcal/km/kg généralement avancé :

Cout d'un kilomètre parcouru en kcal/kg











Les systèmes corporels (activités cérébrale, cardiaque, respiratoire et digestive) ont également besoin d'un minimum d’énergie pour assurer les fonctions vitales, c'est le métabolisme de base. Sans rentrer dans le détail d'une formule complexe, des calculateurs fournissent une fourchette en fonction de la taille, du poids et de l'âge. Concrètement, qu'est que cela donne ?

Dépense énergétique pour un Ultra-Trail du Verdon en 24h









Je serais, en rajoutant un peu de marge (26/27 heures de course ou plus de portions courues par exemple), autour de 9.000 kcal.


Dans un second temps, quelle filière énergétique va être privilégiée selon l'intensité de l'effort : les glucides ou les lipides ? On peut détourner et adapter la notion du lipomax, utilisée dans les régimes alimentaires, pour obtenir une approximation. Les corrélations ci-dessous avec la VO² max sont issues d'un article de Sport et Vie :

Consommation de glucides et lipides selon l'intensité de l'effort












Or ceci ne serait valable que lors d'efforts courts, de l'ordre d'une dizaine de minutes. Pour des efforts prolongés, Denis Riché indique une toute autre estimation, la part des lipides augmentant linéairement en fonction du temps écoulé :

 

En extrapolant pour l'Ultra Trail du Verdon, soit une durée plus longue autour de 24 heures et une intensité régulière située entre 50 et 60 % de VO² max, la part de chaque filière pourrait représenter :
  • lipides : 9.000 * 75 % = env. 6.700 kcal ;
  • glucides : 9.000 * 25 % = env. 2.300 kcal.
Anton Krupicka, boisson et gels ...


Enfin, avec la transpiration, des vitamines et minéraux vont être perdus et l'on pourrait penser qu'il est opportun de les remplacer. Or, Serge Cottereau indique qu'"il n'y a pas de compléments alimentaires qui peuvent vous permettre d'être plus performant pour une compétition (...), aucun qui vous fera courir plus vite ou vous évitera les crampes si vous les prenez pendant une épreuve". La plupart des boissons ou barres de l'effort en contenant de toute manière en quantité suffisante, il parait inutile de s'en préoccuper.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire